« Ils furent saisis de crainte, et même de terreur, car ils croyaient voir un fantôme. Mais Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi avez-vous ces doutes dans vos cœurs ? Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi et voyez, car un fantôme n’a ni chair ni os, contrairement à moi, comme vous pouvez le constater. » Il dit ces mots et leur montra ses mains et ses pieds. »
Évangile selon Luc 24, 38-39.
Le dernier thriller de Na Hong-jin mériterait presque un mémoire tant il foisonne. C’est une mine, un puits sans fond, pour qui veut comprendre les enjeux de l’histoire coréenne — celle d’hier et celle d’aujourd’hui. Mais comment parler d’un film sans en dévoiler le sel, la matière, les mystères ? Comment parler de The Strangers sans en dénaturer la beauté ? Les critiques ont cela de triste, parfois, qu’elles amputent, qu’elles mutilent à coups de mots. Attention donc : il faut bien des précautions pour parler de ce film sans trop en dire et surtout sans le blesser.
Le titre original, Gokseong (곡성), est le nom d'un des dix-sept districts de la province du Jeolla du Sud – province située à l'extrémité sud de la péninsule sud-coréenne. Le Jeolla du Sud est connu pour ses collines et ses montagnes, symbole de la ruralité et des cultures paysannes. Le décor est ainsi planté dès le début : l'histoire se situe dans une campagne reculée, loin du tumulte des grandes villes. Voici le décor que le réalisateur a choisi pour mettre en scène les fantômes qui hantent son pays. Ce parti-pris du symbolique court tout au long des 156 minutes de ce film magistral. Parce que Na Hong-jin a choisi de montrer ce qui ne peut pas se dire. Il a choisi de matérialiser des blessures, des chagrins et des hontes de vaincus. Il a choisi de raconter le pire de l'histoire coréenne à travers des spectres aux multiples visages. Des spectres qui voguent aux heures bleues, sous un ciel électrique qui rappelle étrangement le bleu aveuglant du drapeau sud-coréen, le Taegeukgi (태극기) – le bleu y représentant le Yin (음= Eum en Coréen) : la force négative, sombre, passive, froide et féminine. C'est aussi le symbole de la lune, de la terre, de la nuit et de l'hiver. Le film de Na Hong-jin lance un défi aux spectateurs occidentaux en mettant en scène la nuit sans fin et sans sommeil d'une Corée du Sud torturée et impuissante. À nous d'accepter alors de partir explorer ces fantômes du bout du monde et d'en ramener la seule partie que l'on peut tous partager aux quatre coins du globe : l'empathie et l'intranquillité qui l'accompagne nécessairement.
Le fantôme de l'occupant japonais
Sans dévoiler l'intrigue, il y a un « étranger » à Gokseong : un vieux japonais qui vit seul dans les montagnes. Il ne parle presque pas, ne connaît personne, mais il rôde. Il existe. Et surtout, il est sur toutes les lèvres. Tout le monde à Gokseong en parle. C'est même le premier personnage que l'on voit : un vieux japonais au bord de l'eau, enfonçant de ses mains sales un hameçon dans les entrailles d'un ver de terre pour que la pêche soit bonne. À Gokseong, on dit que c'est un animal, qu'il suce le sang et qu'il tue, que c'est une rumeur, qu'il a tenté d'agresser sexuellement une femme, toujours au bord de l'eau (« espèce de chienne en chaleur », dit-il), qu'il est un tigre, qu'il porte des couches pour adultes, qu'il n'est pas humain, qu'il est responsable de tous ces morts au village et que c'est un « fantôme sauvage ». Le pasteur du coin dit même de lui qu'il est professeur d'université, qu'il est effrayant ou bien que c'est un moine. Un habitant a aussi perdu beaucoup d'argent par sa faute, le japonais l'empêchant de chasser et de vendre la viande ensuite. Il dit qu'il n'en dort plus. Cet habitant finira foudroyé, au sens propre, sur le chemin qui mène à la maison de ce mystérieux japonais... Ce vieil homme est tout simplement impossible à définir, à cerner. Il est tout et rien en même temps. Il est peut-être quelqu'un, ou peut-être personne. Et les habitants de Gokseong ne peuvent pas le nommer. Personne parmi eux ne peut l'attraper non plus.
Le japonais habite dans une vieille maison traditionnelle aux portes de papier coulissantes, loin du village. Un capharnaüm constitué de bougies fondues, de gamelles usagées, de photos abîmées des habitants de Gokseong et des cadavres trouvés récemment dans les environs. Il y règne une pénombre inquiétante. Des masques du théâtre No sont accrochés aux murs et des livres érotiques font dire à Jong-gu (le personnage principal, policier en charge de l'enquête sur les meurtres) que c'est là la demeure d'un « pervers ». C'est ici la Corée des campagnes, délabrée et abandonnée à son sort, que Na Hong-jin nous montre : les jarres de kimchi sont cassées et elles n'ont plus de couvercles... Et devant cette maison, un gros chien noir, qui se tient là comme un cerbère.
Il semble que le vieux japonais ait supplanté San-shin ( 산 신 령 ), le dieu coréen des montagnes, toujours représenté avec son tigre messager, et qui veille sur les morts. Et San-shin n'est autre, dans la mythologie coréenne, que Dangun (단군), père fondateur de la Corée, qui décida, après 1908 ans d'existence, de quitter le monde des hommes et de se retirer dans le calme des montagnes. L'occupation japonaise en Corée (qui dura trente cinq ans) a bien foulé au pied la culture traditionnelle de ce petit pays sublime, jusqu'à faire disparaître Dangun et son compagnon le tigre. Le vieux japonais de Na Hong-jin sème la désolation et le chaos. Il égrène la mort partout où il passe, le visage recouvert de suie et de sang. C'est un vampire, qui suce la moelle et qui repart repu de la substance vitale arrachée sur le chemin. Une ombre de destruction qui plane au-dessus de ces montagnes splendides et foisonnantes. Une ombre en plein soleil qui répond au policier du village que son but est « Yoko », ou la femme- renarde de la mythologie chinoise et japonaise - une renarde qui se métamorphose en une charmante et agréable jeune fille pour séduire les héros, et qui est décrite comme un esprit tantôt dangereux, tantôt bienfaisant.
Certains habitants tenteront, sur le mode du commando, d'avoir la peau de ce fantôme. Il sera pourchassé jusque dans les endroits les plus reculés de ces montagnes verdoyantes. On pensera même l'avoir tué pour de bon. Mais on ne se débarrasse pas d'un traumatisme d'une telle ampleur. On ne se débarrasse pas d'une plaie ouverte et béante en la frappant au cœur les yeux fermés. Pour qu'un traumatisme s'envole, il faut l'affronter et le regarder bien en face avant de riposter. Il faut comprendre. Ce qu'aucun des hommes de Gokseong n'a le courage de faire.
Le fantôme des femmes de réconfort
Il est impossible d'évoquer l'occupation japonaise en Corée sans parler des femmes de réconfort. Ces femmes coréennes, prisées pour la blancheur de leur peau, leur servilité et leur beauté. Ces femmes que les militaires japonais s'arrachaient, se prêtaient, utilisaient. La plupart sont mortes, usées sous des assauts sans fin de bêtes assoiffées de jouissance. Et Na Hong-jin ne les a pas oubliées. Comment oublier ces femmes ? Ces bouts de viande que le gouvernement japonais a toujours refusé d'indemniser et de reconnaître comme victimes de guerre. Est-il nécessaire de rappeler qu'encore aujourd'hui, tous les mercredis, les quelques survivantes manifestent devant l'ambassade du Japon à Séoul ? La femme qui rôde dans The Strangers (celle que Jong-gu appelle la première fois « salope » dans son sommeil) hante aussi le village. Tantôt en robe blanche de deuil, tantôt en veste militaire. On la voit même entraîneuse dans un restaurant, avec des boutons dans le cou – à se demander si un client ne lui a pas refiler la vérole... Elle apparaît aussi pour effrayer ou pour jeter des pierres aux policiers de Gokseong. Comme si elle tentait de montrer ou de dire quelque chose. De rappeler à l'ordre aussi. En vain. Tout le monde se détourne d'elle. Personne ne cherche à savoir qui est cette femme. Personne à Gokseong ne se demande ce qu'elle veut. Mais elle finira par parler, pour de bon. Elle finira par dire que le vieux japonais a tenté d'abuser de la fille de Jong-gu, Hyo-jin ; que ce fantôme n'est ni un rêve ni un mort, puisqu'il n'est pas « quelque chose qui meurt ». Elle dira aussi qu'elle a voulu lui tendre un piège parce qu'elle est seulement une « femme qui essaie de sauver » la fille de Jong-gu. Autrement dit, elle est une femme coréenne qui essaie de protéger toutes les autres femmes de Corée. Elle indique aussi que si Hyo-jin est tombée malade et est en danger, c'est parce que son père a pêché, comploté et tué. En d'autres termes, parce que son père a agi comme le japonais. Et elle tentera tout ce qu'elle peut pour protéger la fillette. La femme qui rôde est la Yoko du japonais : celle qui fait le bien et celle qui fait le mal pour le bien. Elle incarne aussi la mauvaise conscience coréenne impuissante face à l'occupant japonais qui est allé mutiler jusque dans leur chair des jeunes filles qui n'avaient commis d'autre impair que d'être nées dans le mauvais pays au mauvais moment. Elle incarne la mutilation des mères, des épouses, des sœurs, des filles et des petites-filles. La mutilation à la chaîne, parce que le Japon l'a voulu ainsi pour son bon plaisir en permission.
Le presque-fantôme de la culture traditionnelle coréenne
Dans The Strangers, les personnages appellent au secours un acupuncteur et un chaman (un Paksu - 박수). Ils écoutent aussi les conseils des grands-mères et font confiances à leurs remèdes. Dans ces montagnes lointaines, perdues, la tradition rôde aussi. Elle fait rempart, elle tente de protéger. Mais c'est un presque-fantôme, car elle est moribonde. Il y a des fleurs séchées au-dessus des portes et des champignons sauvages qui auraient des pouvoirs maléfiques. Il y a des chats qui miaulent quelque part quand la tension monte et que l'incompréhension se répand tout à fait. Tout ceci est cristallisé dans le personnage d'Il-gwang, le chaman. Il est jeune, beau, fort. Il regarde le ciel avant de transmettre ses prophéties. Il comprend sans rassurer. Il agit. Il est l'incarnation du seul soin possible. Le seul remède contre les fantômes de l'histoire coréenne qui pèsent sur les habitants de Gokseong. Pour délivrer Hyo-jin de son mal sans nom, Il-gwang prépare et organise deux Gut (굿) successifs pour chasser les fantômes qui ont pris d'assaut la fillette. Le Gut est le rituel chamanique traditionnel coréen. Ses formes sont variables en fonction du problème à traiter. La fille de Jong-gu est comme possédée par quelque chose qui la dépasse. Elle est prise de convulsions, change de comportements. Elle fait des cauchemars, pleure, appelle son père à l'aide et pense qu'un homme tente de rentrer dans sa chambre la nuit. Elle insulte sans raison (principalement son père) et elle dévore alors que d'ordinaire elle picore. Elle refuse de répondre aux questions aussi, et déchiquète ses affaires scolaires à coup de gribouillis sanglants et noirs.
Le premier Gut ne suffit pas à la guérir. Alors on en prévoit un deuxième, beaucoup plus dangereux, car c'est un rituel dit « hors du corps ». Le Paksu précise bien à Jong-gu (en troquant sa tenue traditionnelle contre un sweat Nike...) qu'il ne faudra l'interrompre sous aucun prétexte. Là, Na Hong-jin déploie la vie. Le Gut est un prétexte pour éclairer son film, y mettre des couleurs, des cris, de la communion entre les êtres. Tout le monde prie et participe en se frottant les mains. Tout le monde est là pour aider Hyo-jin et assister le chaman. Il y a du feu, des bandes multicolores sur les manches du hanbok (한복- vêtement traditionnel coréen) d'Il-gwang, des éventails, des couteaux, des carcasses d'animaux toutes fraîches, des fleurs blanches, des grelots, de la danse, des poulets blancs et un totem... C'est un duel qui s'opère, entre la Corée traditionnelle et le Japon mortifère. La vie est tellement forte que l'on en reste ébloui, oubliant la violence d'une scène d'exorcisme. C'est lumineux et entraînant. Et le vieux japonais, qui est montré de temps en temps en parallèle, est d'autant plus noir et inquiétant qu'il a bien choisi les tréfonds de la pulsion de mort. Lui n'a qu'un tambour et quelques poulets noirs pour riposter. Mais Hyo-jin flanche. « Je vais mourir », dit-elle à son père, le suppliant de mettre fin au rituel. Elle convulse de nouveau, tellement fort que sa douleur pousse son père à rompre le Gut. Il casse tout et insulte le chaman, pendant que le japonais, perché dans sa montagne, retrouve de l'énergie. Le regard d'Il-gwang devient triste et se vide. Un homme soudain perdu face au défaut de confiance de ses compatriotes. Il finira d'ailleurs par partir. Échouant à faire gagner les traditions, il finit « en transit » avec tout son matériel dans le coffre de sa voiture. Ce qui l'attend ? Une fuite et une errance dans cette Corée du Sud dévorée par le consumérisme libéral. Les non dupes errent...
Dialectique du chaos et de la confusion, ou le réel libéral sud-coréen
À Gokseong, ce sont le chaos et la confusion qui ont pris le pouvoir et qui règnent. D'abord, une série de crimes vient prendre d'assaut le village. On retrouve des cadavres un peu partout – cadavres qui ajoutent à l'incompréhension générale. On ne comprend pas pourquoi les policiers sont si incompétents, pourquoi ils ne parviennent pas à mener à bien leur mission. On ne comprend pas non plus pourquoi ils ont peur de tout (du noir, du japonais, des rites, etc.). Bien sûr, on retrouve là le cliché cher au cinéma coréen du flic (et plus largement de l'homme) dépassé, incompétent et burlesque. On pense notamment à Memories of Murder, de Bong Joon-ho. À Gokseong, il y a une vraie équipe de pieds nickelés. Le village est entre ses mains, autant dire qu'il est mal parti...
Le chaos et la confusion viennent aussi se nicher dans le lien que Jong-gu entretient avec sa fille. Dès le début, on les voit pris dans une relation complément ambiguë. Il y a inversion totale des rôles et des places. Il n'y a plus de repère (re-père ?). La fille est la mère de son père, et le père le fils de sa fille. C'est même elle qui le rassure après l'avoir surpris en train de faire l'amour avec sa mère. Elle a été le témoin de la scène archaïque et ne semble pas trouver cela plus grave que ça... Elle ordonne aussi à son père de se laver, de boire et de manger. Hyo-jin pose sur son père un regard plein de mépris et de domination. Et au fil du film, elle va laisser exploser la haine qu'elle ressent à son égard. Elle l'insultera de toutes ses forces afin de l'humilier. Et c'est elle aussi qui portera le coup de grâce à ce père qui incarne l'entre-deux indécis entre tradition et modernité.
Hyo-jin est peut-être le personnage-clé de ce film. Elle est en tout cas le visage de cette Corée du Sud en pleine déconfiture. Elle incarne cette nouvelle génération connectée à ses écrans diaboliques. Elle n'a pas d'états d'âme et piétine sans un battement de cœur les figures parentales et la culture traditionnelle de son pays. On ne la voit jamais, par exemple, savourer les plats préparés par sa mère ou sa grand-mère. À table, elle dévore et dévaste. Elle rappelle l'interview radiophonique d'un SDF de Séoul*, qui se disait traité comme un « déchet » par sa propre famille. Il expliquait que la tradition qui consistait à s'occuper de ses parents vieillissants en vivant avec eux se perdait, et que c'était là un fait dû à cette société capitaliste. Il terminait en parlant d'un « vent glacial » soufflant sur la Corée du Sud, métaphore de l'individualisme qui broie tout sur son passage. Et enfin, il qualifiait ces enfants de la nouvelle génération de « monstres ». On peut penser aussi au roman Mina, d'Apple Kim, sorte d'Orange mécanique coréen, et au texte Un Monde dénaturé, de Jung Young-moon, où il dit : « En dehors des cafards et des moustiques, il y a tout de même autre chose qui s’est complu à me pourrir la vie : les cigales. Elles stridulaient sans arrêt dans les arbres de l’autre côté de ma fenêtre. J’ai réalisé que j’étais vraiment rentré en Corée quand j’ai entendu leur craquettement lancinant qui me tarabustait la cervelle, sans que je réussisse à déterminer si c’était l’horrible chant des cigales ou la Corée qui m’importunait le plus »...
On pense bien sûr à la vengeance aussi – thème récurrent du cinéma sud-coréen. Il est ici maltraité (et ça fait un bien fou !), alors qu'il est d'ordinaire présenté de façon positive. Na Hong-jin décide de tuer dans l’œuf toute velléité de vengeance. Car la vengeance n'est pas la révolution. C'est une simple révolte, qui peut se dispenser d'organisation et de pensée. Elle peut se faire en solitaire et sans plan. La vengeance, telle que mise en scène par les réalisateurs sud- coréens, est généralement victorieuse. Elle fait couler le sang (triptyque de Park Chan-wook), elle repousse les limites de la civilisation (Pieta, de Kim Ki-duk), elle détruit celui qui l’incarne (J’ai rencontré le diable, de Kim Jee-woon ; The Chaser, de Na Hong-jin). Mais ici, la vengeance du père arrive trop tard et est perdue d’avance. Sa fille est déjà devenue un monstre. Il a échoué avant même d’avoir commencé. Et le film se termine avec ce père affalé, en état de choc, sur la dernière scène de crime laissée par sa propre fillette. Il marmonne et répète des mots rassurants vains et vides de sens. Il n'a pas réussi à prendre appui sur les traditions qu'il contient pour sauver sa fille du monstre libéral. La société s'est chargée de faire d'elle une psychopathe. Cette froideur de l'absence d'affect a ses images aussi. Tous les plans – relativement rares – du centre-ville de Gokseong montrent des rues vides et sur-enluminées, comme dans les tableaux de Hopper. Et c'est bien lui le peintre américain de la débâcle libérale qui déshumanise le monde. C'est le peintre de la disparition de l'altérité et de la communion entre les êtres. Voilà, en somme, ce qui éblouie la Corée du Sud actuelle : une course effrénée aux profits et à la réussite financière, qui détruit le collectif. Une course calquée sur le modèle nord- américain présent depuis trop longtemps dans les églises évangélistes et jusque dans la cuisine coréenne à coup de ketchup et de sauce BBQ... C'est cette course qui empêche tout un peuple de regarder en face son histoire (n'oublions pas qu'il y a le Minolta entre le diable japonais et le jeune pasteur coréen, ou un engin de l'ère moderne qui fait écran au passé). Cette course a créé l'obsession d'une vengeance impossible à nommer, confuse, puisque personne ne sait vraiment qui il faut venger. Une obsession vaine et bien vouée à l'échec.
*Émission « Séoul Villes Mondes à livre ouvert : une littérature des cicatrices », produite par Alain Lewkowicz et réalisée par Céline Ters (20/03/2016 – 38'30) – France Culture
Bibliographie Mina, d'Apple Kim (2013) Un Monde dénaturé, de Jung Young-moon (2017)
Histoire de la Corée, d'André Fabre (2001) La Corée dans ses fables, de Patrick Maurus (2010)
Illustration
The Strangers, de Na Hong-jin (2016)
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